Mais où est donc passé le sixième rapport du GIEC ?

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« Tu ne vas pas nous saouler avec ton catastrophisme sur le climat », « on pourrait faire tous les efforts en Belgique que ça ne changerait rien à cause de la Chine et des États-Unis », « et les minerais dans la batterie de ton vélo électrique, tu as vu dans quelles conditions ils sont extraits ? », « les éoliennes font pire que mieux, en plus c’est intermittent », « les voitures de sociétés sont les plus propres », …

« Et ma liberté ? ». De se déplacer quotidiennement seul en voiture même pour des petits trajets, de manger de la viande, de partir en avion même pour un city trip de 2 jours, de privilégier la grande distribution aux petits producteurs, de rouler à 120km/h sur l’autoroute, de faire fonctionner l’air conditionné, … « Faut arrêter avec la culpabilisation », « si tu veux te priver de tout ce qui fait plaisir, c’est ton problème… mais ne t’occupe pas de mon confort »,…

Notre société s’enfonce collectivement dans l’angle mort des conséquences de nos modes de vie. Pourtant, qui peut consciemment accepter l’insuffisance de l’action face au dérèglement climatique ?Sécheresses, incendies, migrations, inondations, pénuries alimentaires, ainsi que les nombreuses conséquences à la destruction de la biodiversité. Nous devrions soit abandonner une partie de notre confort occidental, soit accepter que la planète devienne inhabitable pour des milliards d’êtres humains.  Face à ce choix impossible, la solution pour laquelle nous optons collectivement est le déni : en continuant de vivre en faisant abstraction de la réalité, nous faisons le choix collectif d’accepter de graves atteintes à l’humanité qui ne feront que s’amplifier dans les prochaines années. Même économiquement, c’est un pari perdant pour nos sociétés… Ce déni climatique est une donnée fondamentale du problème qui est malheureusement exploitée par la sphère politique à des fins électoralistes.

Ce contexte qui peut être qualifié de plus grand défi pour l’humanité est décrit dans tous ses détails dans les rapports du GIEC publiés depuis 1990, alors que cela fait plus de 50 ans depuis que les premiers scientifiques alertent à ce sujet. Le 4 avril 2022, le groupe de travail 3 a publié le volet “Atténuation des changements climatiques” ; on peut en retenir que techniquement il y a un très grand nombre de décisions qui peuvent être prises pour réduire les conséquences négatives de l’activité humaine sur notre planète. Ce rapport pointe notamment qu’il est crucial que le pic des émissions de CO2 soit atteint en 2025 : il nous reste moins de 3 ans pour agir… La complexité de ce défi est aussi grande que la nécessité que tous les acteurs de la société, aussi bien les décideurs politiques, les entreprises et les citoyens, se mobilisent sans relâche.

Malheureusement, la puissance du déni collectif est telle que nous pouvons déjà être convaincus que les actions qui seront réalisées durant les prochains mois seront très loin de ce qui est recommandé par le GIEC. Les médias parlent d’urgence climatique depuis au moins 3 ans. Cependant, nous ne percevons pas dans l’évolution de la société un tel sentiment d’urgence dans les actes !  Un des indicateurs représentatifs de ce déni collectif face à l’urgence climatique est le niveau de communication des partis politiques suite à ce troisième volet du rapport du GIEC : le mot d’ordre général de ceux qui pèsent sur les décisions politiques est le silence assourdissant, le néant. Ce silence est notamment une conséquence de la décrédibilisation des idées et des personnes qui militent pour une accélération de la transition vers une société durable.

Pour justifier de freiner la transition, voire maintenir le statu quo, autant que possible, les décideurs politiques et les entreprises ont un alibi : les gens. La vision individualiste de nos sociétés pousse à faire croire que le problème serait une question de choix individuels.  Or, la solution à un problème collectif ne peut venir que des autorités publiques, et à tous les niveaux de pouvoir. Les personnes précarisées sont celles qui subiront le plus le coût économique d’une société durable et ce sont également elles qui seront les plus sujettes aux conséquences du dérèglement climatique. Il est inacceptable que les personnes qui ont les capitaux financier et culturel les plus bas soient les victimes de l’irresponsabilité climatique des plus nantis.

Pour être à la hauteur du défi climatique, les décideurs politiques risqueraient certainement de se sacrifier sur le plan électoral. Étant donné l’inertie collective qui pousse la majorité des citoyens à vouloir conserver autant que possible leur confort, il leur suffit de montrer qu’on agit (un peu), de semer le doute sur les solutions pour la transition (énergies intermittentes, …), de conjecturer que la solution viendra d’innovations technologiques (ignorant ainsi l’effet rebond), d’agiter la menace d’une éventuelle décroissance et de ses effets liés pour tuer tout débat sur la sobriété, …

Certains partis se réfèrent aux rapports du GIEC uniquement pour s’opposer à la sortie du nucléaire ; la prolongation de deux ou sept réacteurs ne constitue pas un programme face à l’urgence climatique. Pourtant, ce même rapport définit la notion de sobriété comme “toutes les mesures qui permettent d’éliminer l’utilisation d’énergie, de matériaux, de terres et d’eau tout en garantissant le bien-être de tous dans le cadre des limites planétaires”.

La neutralité carbone en 2035, voire 2050, ce n’est pas suffisant pour atteindre le pic des émissions en 2025 ; 3 ans, c’est trop court pour espérer raisonnablement que les innovations technologiques soient déployées massivement pour avoir un réel impact au niveau mondial. Qu’il s’agisse de greenwashing ou non, les décideurs politiques et certaines entreprises envoient le message qu’ils agissent ; le problème n’est plus l’inaction mais l’insuffisance de leurs actions qui passent sous silence les conclusions du GIEC.

La démocratie est censée permettre de viser le bien commun ; le défi numéro 1 des prochaines années nécessite qu’un discours de vérité prenne le dessus sur les calculs électoralistes. Agissez maintenant !  L’inertie sociétale n’est pas une excuse pour justifier la lenteur et l’insuffisance de l’action climatique ; c’est une raison qui doit pousser à renforcer la communication et l’action à court terme avec un front uni grâce à un débat apaisé et respectueux. Alors, positionnez-vous !  Considérez-vous que l’action face au dérèglement climatique soit suffisante ?  Si vous remettez en doute les conclusions du GIEC, alors assumez-le publiquement ; sinon, partagez-les sans relâche ! Aucun groupe politique n’a le monopole de l’urgence climatique… C’est l’affaire de toute la société mais les citoyens ne peuvent plus servir d’alibi à votre irresponsabilité. Just look up.

Des citoyens qui regardent vers le haut

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Covid, œuvrons à la paix plutôt qu’à la guerre.

Macron déclarait le 16 mars 2020 : « Nous sommes en guerre » ; C’était une erreur ! 

Nous devons sortir de cette rhétorique martiale et éviter à l’avenir d’en faire usage.

Il ne faut plus jamais dire que l’on est en guerre contre le virus. Pourquoi ?

Car en temps de guerre, ceux qui ne sont pas solidaires avec le reste de la population dans l’effort commun pour freiner l’ennemi, que constitue le virus durant la crise actuelle, seront rapidement considérés eux aussi comme des ennemis de la nation par leur comportement qui sera souvent perçu par facilité comme individualiste.

Et à la libération, on sait très bien que la moquerie et le rejet par l’écrasante majorité ne passera pas par la tonte des cheveux comme au temps de l’épuration.

Non, la moquerie et le rejet amèneront à couper les débats, à envenimer les relations et in fine, à la frustration de ceux se sentant accusés.

Les amitiés se brisent alors, beaucoup trop de familles aussi.

D’un point de vue scientifique, la réalité des chiffres des hôpitaux démontre, sans laisser la moindre place au doute, l’efficacité vaccinale contre le risque d’hospitalisation (mais aussi l’efficacité vaccinale contre l’infection symptomatique). Dès lors, il y a malheureusement un grand danger à ce que la rhétorique actuelle contre les non-vaccinés se radicalise dans une forme de plus en plus agressive et se développe autours de jugements, simplistes, inhumains et condescendants du type:

« Activistes anti-vaccins, collabos des virus adorateurs de la sélection naturelle développant leur rhétorique de propagande … depuis des années
Hésitants vaccinaux, collaborateurs du virus en cours de conversion par endoctrinement accéléré… pour des années ? »

En réalité, les hésitants vaccinaux ont des milliers de visages. Certains ont peur, certains ont des convictions bien plus anciennes que la pandémie actuelle, certains ont déjà été infectés à deux reprises sur moins de deux ans, certains sont perdus face à la masse d’informations divergentes, certains considèrent qu’une personne non-vaccinée qui réduit drastiquement ses contacts à risques est mieux protégée qu’une personne vaccinée qui refuse d’appliquer les gestes barrières, …

L’hyper-polarisation du débat public est un danger pour notre société surtout dans un contexte d’incertitude car les intervenants ont tendance à se réfugier dans des arguments simplistes sur une matière pourtant si complexe qu’est la pandémie. D’autant plus que la crise sanitaire que nous traversons depuis bientôt deux ans engendre un contexte inédit dont les très nombreuses incertitudes bouleversent notre quotidien.

En outre, l’apparition de variants rend la communication et l’analyse des chiffres tellement plus complexes. Comme démontré par l’épidémiologiste Marius Gilbert, les comportements divergents peuvent même amener à des situations contre-intuitives lorsque l’on compare des communes avec des couvertures vaccinales différentes.

Au final, les erreurs de communication ont été beaucoup trop nombreuses mais il est important aussi de dénoncer fermement la désinformation qui prend une dimension inacceptable à notre époque. L’impact négatif sur l’adhésion aux mesures sanitaires, et donc sur la santé publique, est indéniable.

Mais démontrer avec des chiffres ne convaincra pas les derniers hésitants car le cœur de leur hésitation part souvent d’un blocage, d’un manque de confiance, d’un repli anti-système issue d’un sentiment qu’on leur impose de manière détournée ce qu’ils refusent intuitivement. Tous ces éléments ne disparaissent pas face à des pourcentages en un claquement de doigts.

Être non-vacciné, ce n’est pas une décision gratuite. C’est être discriminé par le CST, c’est être marginalisé par rapport à une majorité de plus de 85% à présent, c’est être constamment poussé à se remettre en question,… Un tel choix n’est jamais facile dans une période aussi difficile qu’une pandémie et il est évident qu’il se fonde sur des éléments personnels trouvant parfois leur origine plusieurs années en arrière.

En conclusion, écoute, compréhension, ouverture d’esprit, acceptation et respect de l’autre doivent être les seuls points de départ de toute discussion constructive pour les phases suivantes de la pandémie.

Une fenêtre d’exception

Réflexions potentielles sur ces éléments de synthèse :

  • On pourrait donc refaire le monde et imaginer des milliers de scénarios alternatifs mais rien de tout ça ne changerait le passé. Cette pandémie est sans nul doute, une expérience humaine moderne sans comparaison et tout le monde y joue un rôle dans le flux de l’information.
  • La plus grande frustration ne devrait peut-être donc pas être uniquement l’absence de vaccination de centaines de milliers d’hésitants vaccinaux ayant amené à des hospitalisations évitables mais plutôt la suivante : L’expérience belge pourrait servir d’alerte pour convaincre tous les pays de mettre en place des campagnes de boosters dans l’urgence la plus totale. Cette sensibilisation exceptionnelle pourrait sauver un nombre incalculable de vies au niveau mondial.
  • Et les flux d’informations sont plus internationaux et rapides que jamais grâce aux nouvelles technologies mais ne permettent pas de réaliser une telle prise de conscience à notre époque.

Une information partielle tue l’information. Trop d’information tue l’information

Lancement de la plateforme de test

Site technique pour pointer vers les différents tests BottomUp réalisés pendant la phase centrée sur Twitter et Facebook (Comptes @Seempleetoo et coordonnés par S. Erkens)

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